Image1 5

Hoplocampe du pommier (Hoplocampa testudinea) - Amateurs

L’hoplocampe du pommier, Hoplocampa testudinea Klug est un ravageur significatif de notre bassin de production. Il tend à devenir un ravageur permanent surtout dans les vergers biologiques. Sur la zone transfrontalière,  8% d’arbres infestés et 4 % de dégâts sur fruits ont déjà été enregistrés (région Hautsde-France). L’identification de méthodes de lutte est donc devenue nécessaire pour gérer durablement ce ravageur, notamment dans les vergers conduits sans produits phytopharmaceutiques. Un travail bibliographique mené par le CRA-W et FREDON Hauts-de-France avec comme cible de recherche, les dispositifs « sans pulvérisation » prometteurs dans la lutte contre l’hoplocampe a débouché sur la mise en place, de deux études visant à tester l’efficacité de techniques alternatives en France et en Wallonie. 
 
Les stratégies d’évitement sont parfois insuffisantes et les populations  d’hoplocampe s’installent dans le verger. Pour limiter les dégâts, des moyens de lutte « sans aspersions » existent.

Éléments de reconnaissance

L’adulte est petit insecte hyménoptère mesurant 6 à 8 mm. La tête, les antennes et les pattes sont jaunes rougeâtres. Une tache noire centrale est présente sur la tête. Le corps est noir sur la face dorsale et jaune rougeâtre sur la face ventrale. Les deux paires d’ailes sont translucides et sont repliées horizontalement sur le dos au repos.

L’œuf mesure environ 1 mm. Il est blanc translucide et de forme allongée. 

La larve est une « fausse chenille ». Elle est blanchâtre à jaunâtre avec une tête foncée, elle peut atteindre 14 mm en fin de développement.  

Enfin, la nymphe est noire et mesure 7 mm.

 

 

Figure 1 : L'adulte

Image1 5

Figure 2 : L'oeuf

Image2 6

Figure 3 : La larve

Image3 4

Figure 4 : La nymphe

Image4bis

Biologie - Cycle de développement

L’hoplocampe du pommier effectue une génération sur un ou deux an(s). Les adultes émergent de début avril à fin mai sur la zone transfrontalière.

Image5 fr 3

Périodes de présence des différents stades de l’hoplocampe du pommier et de ses symptômes. 

Image6 fr 2

Dégâts - Plantes touchées

L’hoplocampe du pommier occasionne des dégâts uniquement sur 
pommier. Deux types de dégâts sont occasionnés par la larve.

  • Dégâts primaires : après la chute des pétales, la jeune larve mange la chair sous l’épiderme d’une pomme provoquant une cicatrice superficielle brune, sinueuse caractéristique. Le fruit se déformera ensuite lors de son grossissement, ce qui provoquera sa chute de l’arbre. 
  • Dégâts secondaires : la larve développée s’enfonce plus profondément dans le fruit pour se nourrir des pépins, ce qui le fera avorter. Elle s’attaquera ensuite à d’autres pommes adjacentes (2 à 5 par larve). Celles qui sont atteintes présentent une grande cavité renfermant les excréments et exhalant une odeur de punaise. Elle se détacheront de l’arbre à la « chute de juin ». 

À ne pas confondre avec les dégâts de carpocapse qui sont plus tardifs et qui ne dégagent aucune odeur. 

Figure 7 : Dégâts primaires

Image7 5

Figure 8 : Dégâts secondaires

Image8 5

Quels moyens de lutte ?

  • Récolter et exporter les fruits piqués permet de réduire l’inoculum dans le verger pour la prochaine génération. En réalisant ce travail deux semaines après la fin de  oraison, cela permettrait également de réduire les attaques secondaires, plus dommageables pour les fruits. 
  • Travailler le sol à l’automne au pied des pommiers permet de détruire les populations hivernantes et expose les cocons aux prédateurs et aux gelées. 
  • Placer un paillis de type toile tissée (jute - coco) au pied des pommiers formerait une barrière physique empêchant les larves de se nymhoser dans le sol. À renouveler sur plusieurs années pour observer une efficacité. À éviter en présence de campagnols. 
  • Choisir une variété peu affectée par l’hoplocampe (ex : Starking Delicious, Bancroft, variétés à  oraison tardive ...). 

Figure 9 : Dalle de paillage au pied de l'arbre

Image9bis

Les études menées dans le cadre de Zéro-Ph(F)yto F&L(G)

Les pièges de couleur

Cette méthode repose sur le fait que tous les insectes sont attirés par une couleur. L’hoplocampe du pommier étant préférentiellement attiré par le blanc lumineux, le principe de cette technique est d'utiliser des pièges englués blancs en nombre suffisant pour avoir un effet de captures massives d'individus. Ces pièges ciblent les adultes pendant leur période de vol.

Deux produits ont ainsi été évalués :  

  • Les pièges Rebell® Bianco : Ils se composent de deux plaques entrecroisées,
  • Une bande engluée blanche : il s’agit d’un bandeau englué sur ses deux faces. Plusieurs dispositions ont été testées (verticale, horizontale et transversale).

Les résultats sur les deux versants ont permis de démontrer l’efficacité de la méthode de piégeage avec des niveaux allant jusque 42 adultes capturés par m² sur les bandes verticales sur le versant français. 
 

Figure 10 : Pièges entrecroisés Rebell©

Image10bis

Figure 11 : Bande engluée à l'horizontal

Image11bis

Figure 12 : Bande engluée en vertical

Image12bis

L’huile essentielle d’ail (Allium sativum)

L’effet de l’huile essentielle d’ail a été testé contre l’hoplocampe du pommier. De l’huile essentielle d’ail a été diffusée au moyen de diffuseurs préalablement chargés et disposés dans les arbres. Les diffuseurs ont été installés durant toute la période de vol du ravageur. La diffusion d’huile essentielle d’ail a permis de constater une réduction du nombre de fruits attaqués : 1 % de dégâts en moins ont été observés entre les parcelles avec et sans diffusion d’huile essentielle. Cependant, cette première étude n’a pas permis d’obtenir de résultats quantitativement satisfaisants en termes de réduction de dégâts sur fruits( diffusion uniforme nécessaire sur l’ensemble de la parcelle pour éviter les ré-infestations depuis les zones témoin).
 

Le B.A.BA de la lutte

Comment lutter efficacement ? 

  • Placer un piège englué sur un pommier dès le début du vol (1  jours avant la  oraison) afin de détecter la présence et l’importance du vol. 
  • Placer plusieurs pièges par arbre ou bandes engluées entre les arbres pour réaliser un piégeage massif durant 3 années consécutives. Renouveler fréquemment les pièges blancs pour leur conserver toutes leur attractivité.  
  • Récolter et exporter les fruits piqués dans l’arbre ou tombés au sol.  
  • Travailler le sol au pied des pommiers pour détruire les populations hivernantes et exposer les cocons aux prédateurs et aux gelées.
     

Perspectives à ce jour et d'avenir

  • L’utilisation d’huile essentielle telle que faite dans le projet ZERO-PH(F)YTO F&L(G) mérite d’être poursuivie avec une diffusion à l’ensemble du verger. 
  • L’usage de technique de lutte par piégeage massif se doit d’être conduit au moins pendant 3 années successives pour pouvoir prétendre à un effet significatif sur les populations du ravageur.  
  • La combinaison de ces deux techniques semble prometteuse, car elle permet l’obtention de niveaux de dégâts de moins de 6% de fruits attaqués. La synergie de ces deux techniques permet d’obtenir de meilleurs résultats que ceux observés individuellement.

Pour aller plus loin

Pour télécharger cette fiche cliquez iciHoplocampe amateurHoplocampe amateur (3.19 Mo)

Ci dessous sont reprises les références de documents intéressants si vous souhaitez approfondir cette thématique : 

Publications pour amateurs :

 

Vous pouvez retrouver toutes les références utilisées par les partenaires du projet sur une bibliothèque partagée Zotero via le lien suivant : https://www.zotero.org/groups/2410060/zerophyto

Sites internet :

Livres :


Articles scientifiques :